plus bas ...
«
Je crois que je ne t’aime plus »
C’est
ainsi qu’un autre calvaire commence. Elle est revenue de son week-end avec
l’autre et m’a annoncé cela. Mais pas d’elle-même, naturellement, non j’ai
encore du faire tout le travail… question après question pour en arriver à « Je
crois que je ne t’aime plus ».
Je
venais de perdre ma plus belle rencontre, ma plus belle fille, mon plus bel
amour, ma plus belle vie, mon plus beau sentiment, ma sincérité, mon innocence,
mes illusions, mes certitudes, mon devenir, mon passé, mon présent. Mais je
savais bien qu’elle ne perdait rien. Je suis incapable de la désaimer.
J'ai
mal à en crever ! J'ai envie de mourir. Mais je suis incapable de me donner la
mort. Il me serait apaisant de mourir d'une mort subite dont je ne suis pas
l'acteur... Sans douleur ! Je me dis que cela l’arrangerait aussi, ainsi elle
pourra totalement passer à autre chose. Mais je suis strictement incapable
d’intenter à ma vie !
J'ai
aussi envie de vivre...
Il
est pour moi doux de me dire que les choses se passent. A nous d'inventer la
possibilité de les vivre, de nous les rendre supportables. Mais trouverai-je ?
Mon
amour pour J. est bien là je pense. Je l'étouffe, je l'empoissonne, je le
torture, pour qu'il me quitte et me laisse passer à autre chose. Mais rien n'y
fait ! Rien... Je l'aime et c'est insoutenable (cela me rappelle Kundera, cette
insoutenable légèreté de l'être ...)...
La
« raison » ?... Oui j'essaie d’être raisonnable (quel horrible mot !), je me
bats de toutes mes forces. J'en ai de moins en moins, mais je me bats...
Avec
P. je me dis que rien n'est possible tant que cet amour est là. Mais je tente
tout de même de construire, de faire ! P. est tellement adorable et patiente.
J’ai honte de la faire croire ce en quoi je peine à croire. Pourtant je le lui
dis. Mais elle m’aime…
J'ai
été clair avec P. je lui ai expliqué la situation et j'ai essayé d'être le plus
sincère possible. Mais je ne peux m'empêcher de me prendre pour un salaud fini.
C'est ce que je suis peut-être.
Moi
à l'ego surdimensionné, je me retrouve à me prendre pour la pire des
serpillières.
C'est
vraiment le noir et les mots manquent de sens pour le décrire.
Mon
rapport aux mots est complexe et j'ai toujours l'impression que l'autre ne me
comprendra jamais.
Je
suis tout le temps dans l'absolu et dans le définitif... cela l'inquiète...
En
fait ce qui me peine le plus c'est de me dire qu'ayant trouvé un autre, elle se
dise "Qu'est ce que j'ai fait avec ce mec pendant toutes ces
années","Ouaouw c'est ça faire l'amour !","J'ai vraiment
perdu 9 ans !" ... Des choses comme cela, qui rendent tout le vécu faux et
pénible.
Pour
moi le vécu n'a jamais été faux ni pénible. J'avais fini par l'accepter telle
qu'elle était, ses défauts, ses oublis, ses actes manqués, tout ! Sa façon
d'être au monde !
Je
n'ai plus le courage de reconstruire cette qualité de rapport et d'intimité
avec quiconque, car cela me paraîtra toujours faux et pâle comparé à ce que
j’ai vécu avec J.!
“The show must go on” ! La
vie continue, sans moi, pour l’instant. A quand mon instant ?